La taille importe peu.

La nuit s'apprêtait à recouvrir les terres Krytiennes. La pluie tambourinait sur les vitres, et le vent soufflait fort, lorsque la porte de la taverne s'ouvrit, laissant apparaître une frêle silouhette, ayant pour seul bagages son bâton et ses vêtements.

S'arrêtant un instant au pas de la porte, le temps que ses yeux s'habituent à la pénombre de la pièce, simplement éclairée par le feu qui crépitait dans son âtre, elle s'installa au bar et héla l'aubergiste.

Caldea Fri : Aubergiste ! Il me faut un remontant ! Et une chambre.

L'aubergiste jeta un regard a l'arrivante. Elle semblait bien trop jeune pour boire de l'alcool. De plus, elle avait sali le sol de ses bottes boueuses, et ressemblait plus à une mendiante qu'a une Moniale, malgrès ses vêtements qui semblaient indiquer le contraire.

L'aubergiste : Je ne sers pas d'alcool aux enfants, ni ne sert de refuge aux fugueurs.

Les sourcils de Caldea fronçèrent et sa voix perdit son ton enjoué. Elle defit ses chaussures et les posa sur le comptoir.

Caldea Fri : Ma taille n'est certes pas impressionnante, mais ces chaussures ont foulé plus de terres que tu n'en as probablement jamais vu. Sache, aubergiste, que je suis une Moniale. J'ai traversé toutes les terres de Tyrie, depuis le Temple de la Sérénité, jusqu'aux Chutes de Quarrel, et que c'est la première fois que l'on me traite d'enfant fugueur. Nous ne sommes pas partis sur de bons termes, je vais donc réitérer ma requête.

Caldea s'éclaircit la voix, et reprit un ton enjoué.

Caldea Fri : Sers moi quelque chose de fort, aubergiste, et fais moi préparer une chambre, je compte bien rester pour la nuit, et peut être plus, si Melandru décide de faire pleuvoir plus longtemps.

L'aubergiste acquiesa, et tendit a Caldea une liqueur naine. Elle la prit, et s'installa prêt du feu.

Une haute silhouette encapuchonnée profita de la porte laissée entrouverte par la moniale pour franchir à son tour et en toute hâte le seuil de l'établissement!

Les candélabres, suspendus au mur de part et d'autre de l'entrée, laissaient deviner les traits d'un visage de toute évidence féminin... Dirigeant ses pas vers le comptoir, l'énigmatique visiteur tira sur les phalanges de ses gants, dévoilant alors toute la blancheur, la finesse et la délicatesse de mains faisant ordinairement l'apanage des femmes de Cour.
L'ayant visiblement reconnue, le patron s'empressa de faire le tour du comptoir pour la débarrasser d'un manteau qui n'en finissait pas de témoigner sur le parquet du temps passé sous l'orage à l'extérieur...

Dépossédée de ses atours d'aventurière, se dressait désormais au centre de la pièce une jeune femme de haute stature, revêtue d'une élégante robe de lin cendrée. De longues mèches couleur feu lui descendaient de part et d'autre des épaules comme autant de rivières embrasées.
Remerciant d'un sourire le comportement bienveillant de son ami Bernard et prenant soin de retirer ses bottes trempées, elle alla trouver place sur le tapis non loin de la moniale, afin de profiter comme cette dernière de la douce chaleur qui émanait du foyer incandescent.

Alexia, le regard rivé sur les flammes, ironisant : Sale temps pour un pique-nique, ne trouvez-vous pas ?

Caldea sourit et se pencha légèrement en avant, pour profiter pleinement du feu.

Caldea Fri : La pluie est un bienfait des dieux, elle irrigue nos fermes, purifie nos sols et lave nos esprits... Et pourtant, je tuerais pour que le soleil brille ne serait-ce qu'une malheureuse journée.

Elle fit tourner sa liqueur dans son verre avant de prendre une généreuse lampée, manquant de s'étrangler lorsque l'alcool, traversant sa gorge, lui brûla le palais.

Caldea Fri, toussant : Ce n'est guère étonnant que les nains puissent boire autant. Une seule gorgée vous retire la sensation du gout pour plusieurs jours.

Caldea finit son verre d'une traite, et le garda dans ses mains.

L'alcool lui réchauffait le corps et lui colorait le visage.

Caldea : Je me nomme Caldea. Caldea Fri. Je viens des Cimefroides.

Alexia : Enchantée de faire votre connaissance, mademoiselle Fri. Alexia Ombrepierre, krytienne en révolte.

Ses grands yeux bleus semblaient littéralement absorbés par le spectacle pyrotechnique se déroulant au coeur de la cheminée.

Alexia : Des Cimefroides, dites-vous ? Vous n'avez pourtant pas le type propre aux peuples vivant dans la région...

Ayant passé commande de la même consommation que sa voisine, la guerrière ressentit une légère appréhension à l'instant de porter la coupe à ses lèvres. La réaction de la moniale lui parut aisément compréhensible, tant les effluves qui lui chatouillèrent les narines attestaient du haut degré d'alcool présent dans le breuvage... Adressant un regard suspicieux à l'endroit du tavernier, puis une grimace entendue à celui de son amie Oriane, elle déposa la coupe sur le rebord de la cheminée, avant de reprendre calmement sa place aux côtés de la nouvelle arrivante.

Alexia, se tournant vers sa voisine : Notre aubergiste se livre à quelques expérimentations à ses heures perdues... Je ne serais pas outre mesure étonnée que vous ayez servi de cobaye malgré vous aux résultats aléatoires de son vieil alambique *sourit*

Caldea, souriant : J'éspère que cela ne me rendra ni folle ni aveugle.

Caldea soupira et s'étira.

Caldea : Je n'y suis pas née. Mes parents étaient Ascaloniens, mais j'y ai passé mon enfance, et mes plus lointains souvenirs sont de la haut.

Le temps se gâtait de plus en plus on pouvait entendre le bruit du tonnerre et voir l'éclat de certaines lumières laissées par les éclairs déchirant le ciel sombre ...
Un guerrier se précipitât a l'intérieur de la Taverne , faisant fi de personne , saluant a la hâte Bernard il se ruât vers la douce chaleur que dégageaient les flammes de la cheminée .
Trop pressé de se réchauffer, le jeune homme, tel le premier goujat venu, s'installa en face du feu et se frotta les mains.
Apres s'être débarrassé de son manteau floqué au nom de sa famille, Maxyim daigna enfin levé les yeux vers les deux autres personnes assises a ses cotes ... Arborant une barbe de quelques jours, les cheveux longs, une épée plaquée dans le dos il se retourna et amusé dit :

Maxyim, les cheveux ruisselant encore : Hum , bien le bonjour Mesdemoiselles ... pour un retour en nos Terres les dieux m'auront gâté mais en revanche, je suis charmé de me retrouver en si charmantes compagnie ... *Dégage une mèche de ses cheveux et poursuis* Mais Alexia , qui est cette jeune personne ??

Caldea sourit et salua les deux arrivants.

Caldea : Je m'appèle Caldea Fri... L'acceuil est il toujours aussi chaleureux ici ?

Oriane sourit au mot chaleureux.
Elle pointa le doigt en direction de l'âtre et d'un mouvement circulaire attisa le feu afin que les arrivants puissent se sécher plus rapidement.

Oriane à l'attention de Caldea : Enchantée, je me nomme Oriane et je suis élémentaliste comme vous avez pu le constater. Et pour répondre à votre question, oui, l'accueil est toujours chaleureux ici.

Maxyim surprit par l'arrivée d'Oriane : Enchanté Caldea, je suis Maxyim Ambre je vous souhaite la bienvenue dans cette Taverne.

Se retournant vers l'élémentaliste, le guerrier degagea une nouvelle fois une meche de cheveux trempée et d'un ton doux salua Oriane.

Bernard tres surpris par cette venue s'empressa de se rendre pres de la cheminée ...
Tapotant doucement sur l'épaule du guerrier et seigneur Ambre il lui chuchota rapidement quelques mots :

Bernard, gêné de se meler a la conversation malgré lui : Messire ... Elle est là ...

Maxyim, troublé : Merci Bernard ...

Bernard, content d'avoir rendu service au seigneur Ambre : Je vous en prie Messire vous me l'avez demandé et je suis content de vous rendre ce service ...

Maxyim, se degageant le visage en ecartant ses cheveux mouilles : Hum Cladéa je crois qu'il est temps pour moi de vous tirer ma révérence ... Je crois que je serais encore d'avantage a mon aise sous cette pluie que dans ses murs ...

Excusez moi encore ...

Adressant un rapide sourire a Oriane et Alexia, le guerrier deploya toute sa stature et s'extirpa de l'endroit douillet ou il avait trouvé place ...

Verifiant que son épée tenait toujours sa place au sein de son fourreau dorsal, le guerrier se dirigea rapidement vers la porte et sans même adresser le moindre regard a l'ensemble de la Taverne, il tira vigoureusement sur la porte et pour marquer sa sortie, la claqua ...

Les clients peu surpris par ce genre de reaction d'humeur d'autres habitues qui se plaignaient par exemple d'avoir perdu aux jeux ou que les haricots de Bernard était a peine digne du familier de Darius Sombrelame, ne firent guere attention et reprirent leurs conversations.

Caldea regarda le guerrier repartir aussi vite qu'il était venu et haussa les épaules.

Caldea, souriant : Eh bien, je pense que je vais rester profiter de votre hospitalité, alors.

Caldea, se retournant et criant : Aubergiste ! C'est ma tournée, offre donc a ces personnes une boisson, et pas une piquette comme tout a l'heure.

Quelque peu exaspérée par le comportement adopté par le seigneur Ambre à l'égard de sa moitié, la jeune femme se refusa à répondre à son sourire, feignant l'indifférence. La feignant, au point d'aller partager le tabouret de sa soeur sans accorder plus d'attention à Maxyim que ce dernier n'en avait fait montre à l'égard du reste de la clientèle en s'en retournant.

Alexia, glissant tendrement ses doigts entre ceux de sa jumelle : Ne fais pas attention à lui, mon ange. Ce comportement puéril lui passera, avec le temps... *Se souvenant du nom par lequel il avait appelé Caldea, la guerrière se retourna pour fusiller le tavernier du regard* Et la complicité qui s'est instaurée entre Bernard et Maxyim, si elle n'a pas encore transformé ce dernier en légume, n'en aura pas moins fait un poivrot...

Se reculant pour laisser l'un des employés de la taverne servir les collations offertes par la moniale, Alexia, après s'être assurée de la provenance naine du breuvage, se laissa tenter par une chope de bière. L'amoncellement de mousse en surface fut prétexte à éclabousser le visage de sa soeur en soufflant dessus!

Alexia, s'empressant d'essuyer les traces de mousse sur ses joues de la paume de ses mains : Excuse-moi, je ne l'ai pas fait exprès *sourit*

Deux heures passèrent ...

La pluie ne cessait pas, a présent trempé jusqu'aux os le guerrier se dit que l'alternative n'était plus possible ... Bon gré mal gré il se devait de revenir sur ses pas et au plus vite, gagner la Taverne.

De retour devant la porte de la bâtisse, Maxyim poussa avec violence la porte de l'établissement. S'appropriant la Taverne, le jeune homme lança son manteau derrière le comptoir et faisant le tour du bar, il se servit une grande pinte de bière ...

Maxyim, ironisant : Bernard, mon bon ami ... j'ignorais qu'on accueillait a bras ouvert les traîtres par chez nous ?? Mais j'espère au moins que vous lui ferez payer son repas le triple que les prix affichés *éclate de rire*

Bernard, d'un air complice : Voulez vous peut être que son prochain repas soit ... des plus agréables pour son palet ??

Maxyim, arborant un sourire satanique : Mais cela me parait une idée des plus séduisantes, dites moi vous êtes devenus exquis mon cher Bernard ...

Bernard remerciant le seigneur Ambre : Mais c'est a vous que je le dois et je vous avouerais qu'ayant de gros doutes quand aux réelles intentions de cette guerrière ma fidélité vous est toute acquise ...

Maxyim, satisfait de cette allégeance : Je n'en doute pas cher ami *rejetant ses cheveux en arrière* Tôt ou tard mon cher ami la roue tourne et je peux vous assurer qu'elle tournera ... foi de moi *termine sa pinte de bière* Et ce d'ici peu ...*regard très noir a l'endroit de Nymphea*

Bernard : Ne vous en faite pas Messire, Balthazar a horreur des lâches et des traîtres tout se paye sur cette Terre ...

Peu après l'arrivée du Sieur Ambre, la porte s'ouvrit lentement. Au dehors, les grondements du tonnerre avaient redoublé d'intensité. Une petite silhouette encapuchonnée pénètra à l'intérieur de la taverne, et referma la porte derrière elle avec peine.

Elle fit quelques pas en direction du comptoir en laissant derrière elle une large trace humide, son manteau de voyage dégouttant sur le sol de la taverne. Elle s'apprêtait à s'adresser au tavernier, lorsqu'elle aperçut le Sieur Ambre.
Alors, elle défit son capuchon et, après s'être essuyé le visage de la main, questionna ce dernier sur un ton hésitant :

- Vous êtes bien Maxyim Ambre ?

Finissant a peine sa pinte, Maxyim eut la surprise qu'une petite moniale s'adresse a lui ...

Essayant de paraitre humain, le guerrier prit une voix qu'il voulait douce :

Maxyim : Eh bien oui, c'est bien moi , en chair et en os *sourit*
Puis je savoir qui le demande ??

Selenae regarda d'un oeil profondément étonné la jeune moniale qui venait de la saluer. Quoi qu'il se passe en ce moment et en ce lieu, elle devait bien avouer que cette intervention l'avait profondément prise au dépourvu. Les yeux de Selenae se plissèrent alors qu'elle examinait Yen en train de s'asseoir.

La foudre tomba à quelques mètres de la taverne, accompagnée d'un coup de tonnerre assourdissant. L'éclair fut à ce point aveuglant, que Selenae porta instinctivement la main à ses yeux pour se protéger, et put alors encore voir les silhouettes à l'intérieur de la taverne, ombres noires brûlées par un ciel de magnésium.

Elle regarda alors le sieur Ambre.
- je... hésita-t-elle, je n'en étais pas sûre, il y a si longtemps que nous nous sommes rencontrés... C'était en Ascalon, avant la Fournaise... Mais, peu importe. Je cherche désespérément le Maître Rôdeur Sombrelame, l'auriez-vous vu récemment ?

Tout en terminant sa phrase, Selenae jeta un regard furtif vers la moniale attablée. Cette présence nouvelle, l'Ombre à ses trousses... Selenae se demandait quel parti prendre...

Dwayna devait lui en vouloir pensa t-il amusé, envoyer deux de ses messagères pour son humble personne, la déesse voulait vraiment lui adresser la bienvenue ... cette pensée le fit sourire.
Se souvenant a présent de la première moniale le guerrier salua d'abord la nouvelle venue puis renseigna la servante de Dwayna :

Maxyim : Selenae , je me souviens à présent ... Je suis ravi de vous revoir ... Darius ?? ... Hem , eh bien non ... je ne l'ai pas encore vu mais je gage qu'il se présentera à la Taverne d'ici peu...
Vous pourriez rester un peu le temps qu'il se manifeste ...
Tenez, je me permets de vous offrir a boire ainsi qu'a Mademoiselle *montre poliment la jeune femme qui venait de prendre place hâtivement à une de tes tables de l'établissement

- Merci, Sieur Ambre, mais ne vous sentez aucunement obligé... Je vais sans doute suivre votre conseil et...
Selenae s'interrompit brutalement, et reprit presque aussitôt :
- par Dwayna, j'ai manqué à toutes les règles élémentaires de politesse, je ne vous ai même pas salué... veuillez accepter mes excuses... en tout cas, merci encore.

Selenae se retourna et embrassa la taverne du regard.
Le tonnerre au dehors martelait sans relâche les alentours, au point qu'elle hésitait encore sur la conduite à tenir. Rester ici représentait peut-être un danger pour la taverne, mais d'un autre côté, retrouver le Maître Rôdeur Sombrelame était d'une importance capitale.
Selenae considéra alors la moniale qui l'avait abordée. Les derniers mots qu'elle avait prononcés constituaient une énigme pour elle.
Le temps d'une profonde inspiration, Selenae alla chercher au fond d'elle même le centre de calme et de sérénité dont elle avait besoin pour interpréter les signes, puis, prenant une décision, s'approcha de la table où Yen était assise. Désignant alors un tabouret vide :

- me permettez-vous ?

Nymphea regarda sa soeur qui lui essuyait les projections mousseuses sur son visage.

Petite soeur, je t aime beaucoup mais tu sais que tu n etais obligée, mes narines n affectionnent pas vraiment l odeur du houblon tu sais.

Elle apercut Maxyim revenir dans la taverne et chuchota a sa soeur

Notre ami n est pas si brave que cela si la pluie et l orage le font revenir a l interieur, ou alors sa fierte a ete inondé se mit a pouffer de rire dans ses mains

J espere que le tavernier ne va pas me preparer un sal coup dans mon assiete

Le tavernier apporta l assiete pour Nymphea

Bernard tout souriant: voila votre assiete mademoiselle, regalez vous.

Nymphea suspicieuse

Pouvez vous en apporter une seconde, pour moi, je vais vous laisser manger celle ci devant moi, ainsi qu une autre pour ma moitié egalement, je ne voudrais pas vous voir deperir de faim aujourd'hui.