La soeur perdue ...

Un manteau de nuit enveloppait la kryte, Le froid me rongeait les os et le félin avait grande faim. Il fallait impérativement trouver un endroit chaud pour la nuit. Les vents de Melandru l’avaient dit : plus loin, au Nord, se trouvait le havre que je cherchais...

La lune blafarde ne facilitait pas l’orientation. J’interrogeais à nouveaux les vents. En guise de réponse, les nuages fuirent les cieux un instant, le temps de deviner, à quelques lieux, la silhouette d’une battisse. Je pressais le pas et poussais la lourde porte de bois.

Les gongs grincèrent sous l’effet du froid, comme pour provoquer la chaleur rassurante de l’endroit. La nuit était bien avancée. Un groupe de guerrier accoudé au comptoir semblait abuser de la bière de nain, certains même, ronflait si fort que leur verre mi-vide tremblait à leur coté. D’autres personnes contaient, calme, quelques aventures au coin du feu... Le tavernier, affairé derrière son comptoir leva le regard vers la nouvelle arrivante.


Le Tavernier : Bonsoir, Demoiselle, la lune est bien avancée, les temps sont rudes, je vous en prie, entrez et réchauffez-vous...

Tylcie : Bonsoir tavernier, Bonsoir bonnes gens,. J’ai enfin réussit à vous trouver par la grâce des vents.

Tylcie commanda au félin de trouver un endroit pour la nuit, je lui apporterai des victuailles sous peu se dit t’elle. Au coin du feu une inconnue regardait Tylcie avec bienveillance. Les guerriers buvaient et parlaient de combats sanglants en arènes, arborant leurs cicatrices béantes...

L’inconnue: Viens jeune étrangère, nous narrer ton périple, nous te raconterons notre histoire. Ce feu te fera grand bien, je sens que tu n’es pas là par hasard, Dwayna me le dit.

Tylcie : Merci grandement, Madame, pour cette hospitalité, j’accepte votre invitation avec plaisir mais avant...

Tylcie se retourne vers le tavernier les yeux brillants et lui adresse un petit sourire en coin. Le tavernier rougit un peu.

Le Tavernier : Hum, oui, jeune demoiselle ?

Tylcie : J’aimerais une double ration de potée, une chambre pour la nuit, et une pinte de bière, la meilleure s’il vous plaît.

Le Tavernier : Une double ration ! Vous devez être affamée.

« Non mais mon félin a les crocs » répondit Tylcie avec amusement. Le tavernier rit de bon cœur et s’exécuta.. Tylcie, après avoir servit le repas du félin, but une gorgée et emboîta le pas en direction de l’inconnue.

Tylcie : Par Melandru ! cette potée hume bon et cette bière me réchauffe le cœur, Je me présente, les gens m’appelle Tylcie la farouche, je viens de la contrée d’Ascalon, enchantée

L’inconnue : Enchantée Tylcie, que fais-tu si loin de chez toi ?

Soudainement, Tylcie devint pensive et fixa l’inconnue dans les yeux...

Tylcie : Je cherche ma sœur, elle a disparut quand Ascalon fut détruite, il y a Dix huit ans maintenant et nous avons tant à faire...

...

Assise non loin de là sur un tapis en peau de yak, ses pieds nus se réchauffant à l'âtre de la cheminée, Alexia écoutait d'une oreille faussement distraite les conversations qui se tenaient d'une table à l'autre. Rien ne valait une taverne pour sentir le pouls d'une population, définir son état d'exaspération, bref, son humeur du moment.

Alors que l'insécurité va grandissante sur le continent, l'île des Krytiens faisait figure de havre de paix. Par ses dimensions relativement modestes, les effectifs armés de l'Ordre, disséminés aux 4 coins du domaine, gardaient un oeil attentif sur toute activité y étant exercée. Ce caractère étonnement paisible des lieux avait progressivement fait du débit de boisson de Bernard le rendez-vous privilégié des aventuriers sévissant dans la région.
Au milieu des récits héroïques et des plaintes à l'encontre de la politique menée par le pouvoir royal, quelques histoires plus intimes, plus tendres, plus émouvantes, comme celle de cette jeune femme qui venait à peine d'arriver, et qui disait avoir perdu sa soeur il y a deux ans de cela...

Perdre sa soeur... La guerrière, qui se trouvait en avoir eu deux, ne put s'empêcher de ressentir un profond malaise en songeant à chacune. Elle se leva brusquement, manquant de déchirer sa robe sur la longueur lorsqu'une dentelle se prit dans une aiguille visiblement égarée entre les poils du tapis. Dirigeant furtivement son regard sur le duo devisant à sa gauche, elle ne tarda pas à comprendre que la parente de l'aventurière n'était pas considérée comme défunte, mais simplement disparue. Cette dernière espérait d'ailleurs grandement la revoir.
Se sentant soulagée pour elle, Alexia la salua d'une inclinaison légère de la tête, avant de s'en retourner, l'esprit apaisé, vers la place qu'elle occupait jusqu'alors près du foyer.


Alexia, allongée sur le flanc face au feu, les flammes se reflétant sur le carreau de ses iris bleutées : Eh bien... De nos jours, croiser une famille dont un membre n'aura pas à eu, de près ou de loin, à subir les affres de la guerre, paraît relever du fantasme... *apercevant soudain, non sans amusement, l'une des trois têtes de l'hydre que lui avait confié sa cousine dépasser de sa besace, elle la caressa du bout de ses doigts fins et délicats* Le monde est bien triste. Tu n'es pas de mon avis, Hydrou ?

La soirée avait été arrosée ... Une fête organisée pour les célibataires de Tyrie venait de prendre fin ... Mais durant toute cette belle soirée, au lieu de tenter de charmer les damoiselles, le guerrier s'était saoulé ...

Un homme arriva devant la taverne en titubant ...

Maxyim, voyant son Alior bravement assis a l'extérieur de la bâtisse : *ouvre un oeil* Hum, que fais tu là, toi ??

*Caresse le félin*

La réaction du félin ne se fit pas attendre ... Le familier mordit énergiquement le maître d'arme a l'avant bras en poussant un grognement de mécontentement ...

Maxyim, se débattant : He!! Mais tu as perdu la tête mon gros matou ... C'est moi, Maxyimmm !!

La voix du "maître" n'eut pas l'effet désiré, à l'écoute de la voix de l'homme, le félin se cabra et était prêt pour attaquer une nouvelle fois le guerrier ...

Le puma sauta sur le jeune seigneur ... Celui ci eut juste le temps de se retourner et de présenter son dos a la bête ...
Déchirant vigoureusement la cape du guerrier le félin allait mordre une fois encore Maxyim ...

*Pousse fortement la porte de la taverne*

*Entre et referme rapidement la porte derrière lui *

Maxyim, haletant et apparaissant avec un costume déchiré de toute part : Cette bête est devenue folle ... Même pu reconnaître son vieux compagnon ... Bah j'ai du l'effrayé ...

Ne faisant pas attention a la clientèle, le jeune guerrier fit le tour du comptoir et exposant son histoire à Bernard se servit un verre d'un bon cru ...

Remarquant neanmoins, une nouvelle tête parmi les aventuriers présents, Maxyim hasarda une question ...

Maxyim, a l'endroit de Bernard : Dites moi Bernard me trompe je ... ou nous avons le droit a une nouvelle tête ce soir ...

Bernard ricannant : Deux, Messire ... Deux et vous avez fait la connaissance de la première ... *rit*

Tylcie, rassasiée, se sentait mieux. Ses talents de rodeuse, des anneés d'entraînement, lui permire de constater du mouvement dans la taverne. D'abord cette femme, qui, même si elle s'était éloignée, écoutait attentivement sa conversation avec l'inconnue. Puis ce grand guerrier, peu discret, qui parlait d'elle avec le tavernier. L'inconnue, calme, l'observait toujours esquissant un légé sourire ...

Inconnue : Tu cherches ta soeur, oui, en effet, dwayna me l'a dit ...

Tylcie grinça des dents, apparement, cette étrangère en savait long sur elle. Elle fixa l'inconnue, droit dans les yeux, ce mystére devait cesser.


Tylcie : Comment savez-vous tout cela ? et d'abord, qui êtes-vous ? Vous ne vous êtes pas encore présentée ...

L'inconnue soutint le regard de tylcie, son visage affichait toujours le même sourire.

L'inconnue: Je comprend tes interrogations Tylcie, mais de nom je n'en ai pas. Je suis juste là pour t'aider dans ta quête,tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Comme tu parles aux vents je leurs est demandés de t'indiquer cette taverne.

Tylcie sentit les regards des gens autour d'elle. Pourquoi "l'Inconnue" puisqu'elle n'avait pas de nom avait choisit un endroit avec tant d'oreilles pour écouter.

Tylcie : Mais ... pourquoi ? Ici ?

L'inconnue : Tu le sauras bien assez vite ... maintenant je doit m'en aller, d'autres personnes m'attendent, que Dwayna te protége Tylcie la farouche.

L'espace d'un instant, Tylcie fut prise de vertiges, un tourbillon de pensées l'assaillait. Qui est ce ? Elle commande les vents ! Pourquoi ici ? Tous ces mystères !

Reprenant ses esprits, Tylcie leva la tête pour demander un discours plus clair à l'inconnue. Elle avait disparu ... Tylcie se leva brusquement, balaya la taverne des yeux, bien du monde l'observait mais pas de trace de l'inconnue. Elle décida que la journée avait était rude, qu'elle en avait plus qu'assez de courrir, alors elle médita sur le feu, seule, en buvant de grosse goulées de bière.

Ne quittant pas la rôdeuse des yeux, le guerrier vit que l'inconnue qui était présente au côté de la jeune femme venait de partir ...

Maxyim, se tenant à l'épaule de Bernard : Dites moi ... On dirait que cette nouvelle tête n'est pas très douée pour garder ses invités ... *rire gras*

Bernard, soutenant le seigneur Ambre : Messire, allons ...

Maxyim, montrant avec insistance son costume déchirer : Hé pas de leçon de morale, vous !! Vous avez vu dans quel état son fauve aura mis mon bel habit ?? !!

Au moins la bière est bonne, c'est la seule certitude que j'ai ce soir se dit la jeune rodeuse ... Quand un rire haut et fort perturba le court de ces pensées, c'était ce grand gaillard qu'elle avait déjà remarqué. Elle crut comprendre que le félin avait encore fait des siennes ...

Tylcie, s'adressant au guerrier : Bonsoir messire, j'ai craint que mon félin vous ai importuné, j'en suis vraiment navré. Ma grand-mére m'a initié a l'art de la couture et du maillage, je pourrais refaire votre habit à neuf .

Puis, souriante, elle lui proposa une pinte de bière, il était trop tard pour sortir tout son bric à brac de couture ... elle verrait ça demain.