Voilà 22 printemps que nous avons vu le jour.
22 étés que nous partageons tout ce qu'il est possible de se partager : notre équipement, nos costumes, une chambre à l'étage de la taverne... La Nature, qui nous a déjà créées chacune à l'identique de l'autre, n'aurait pu mieux parachever son oeuvre *sourit*
22 automnes d'une complicité formidable, sans égale, qui ne cesse de me surprendre par son intensité et de me mettre du baume au coeur chaque jour. Aussitôt levée, tu es toujours et immanquablement la première personne à laquelle je pense, toi, ma soeur, ma meilleure amie. Que ça soit dans les bons moments ou ceux plus délicats à surmonter, tu es là, partageant mes joies et soulageant mes peines...
Venue au monde aux côtés de la personne la plus proche qui se puisse rêver, nos regards échangés en disent bien souvent davantage que de longs discours. Telle est notre existence, à jamais subordonnée aux manifestations de notre lien gémellaire. Nous mentir, se cacher des choses, voilà bien deux attitudes qui semblent interdites à deux jeunes femmes nées de la même matrice! *rit*
22 hivers que nous nous tenons par la main, que l'une trouve naturel de s'asseoir en toute circonstance sur les genoux de l'autre. Certains rient de nous voir ainsi évoluer de concert, comme le feraient deux inséparables. Mais il faut reconnaître que la vie que nous menons est quelque peu paradoxale, puisque nous sentir chacune pleinement libérée suppose au préalable d'être pieds et poings liés à sa jumelle.
Je me demande combien sur cette terre sont en mesure de nous comprendre...
Je ne sais pourquoi je couche ces lignes. Enfin, pas tout à fait : disons que j'en avais besoin, qu'il me fallait extérioriser un ressenti qui devait s'estimer trop à l'étroit dans mon esprit *sourit*
La fatigue commençant doucement à faire fléchir ma volonté, je concluerai donc ce message par des mots simples, préférant renoncer à des envolées lyriques mal maîtrisées.
Ophelia, ma jumelle, je t'aime.
Je t'adore.
Tu es la plus belle chose qui me soit jamais arrivée...
Et s'il est possible que notre naissance double ait eu pour origine un acte malveillant, je ne louerai jamais assez la Destin de m'avoir fait naître ta soeur...
Voilà, point final!
Alexia