Une visite étrange

La pluie ruisselait le long de fenêtre de la taverne. Immobile à l'ombre d'un sapin et d'un grand rocher, une frêle silhouette encapuchonnée fixait l'intérieur animé du batiment. Elle leva les yeux vers le ciel et reçut des litres d'eau sur la figure. Secouant la tête, elle se mit en mouvement vers la porte de la taverne et en poussa la poignée.

Ses bottes mouillées claquèrent sur le sol, et la plupart des regards se tournèrent dans sa direction. Sans y prendre garde, elle retira sa cape et l'essora à l'extérieur, puis referma la porte. Elle s'avança vers le comptoir et leva son regard pale et inexpressif vers le tenancier. Celui-ci s'aperçut de sa présence, surpris, et lacha le verre qu'il était en train d'essuyer. Il marmonna sur un ton qui laissait transparaitre une pointe d'inquiétude : "Bonjour...Que désirez vous ?"
La visiteuse le salua d'une voix grave et neutre. Puis elle répondit de la même manière :
"Je ne cherche qu'un abris pour la soirée."

Le tavernier, décidément mal à l'aise, bredouilla en lui demandant "Vou...voulez-vous boire quelque chose ?" La jeune nécromante ne s'étonna pas du trouble qu'elle provoquant chez lui. Elle avait l'habitude d'impressionner les esprits faibles. En repensant avec une grimace à l'état de ses finances, elle décida qu'elle n'avait pas soif. Son regard glacial se posa à nouveau sur celui du tavernier tétanisé.
"Non merci."
Elle reporta ses yeux vers la salle et il laissa échapper un soupir. Soudain, les pupilles de la nécromante se dilatèrent et elle porta ses mains à ses tempes en gémissant. Après quelques secondes, elle sembla s'apaiser et repris sa respiration. Une main posée sur le comptoir, elle murmura comme pour elle-même..
"Cet endroit...est plein de souvenirs..."

Attablée au fond de la salle, comme à son habitude lors des jours pluvieux, Cintya passait son temps entre deux tisanes, à estimer le prix des petits trésors découverts la veille lors de ses périples. A chaque nouvelle arrivée dans la taverne, son regard se levait brièvement, guettant d'éventuelles connaissances, puis retombait sur son petit parchemin griffonné.

La porte s'ouvrit une ultime fois, laissant apparaître la sombre inconnue. Inquiète, Cintya fronça les sourcils, en surveillant la scène...

Cintya, marmonnant dans son coin : Par Balthazar... une envoyée de Grenth... rares en sont des personnalités bienveillantes ...

Elle reprit son travail, tout en songeant que sa lame n'était pas loin d'elle, et qu'elle pourrait glisser de son fourneau en toute occasion, pour défendre les lieux

Les yeux de Fuunea se posèrent rapidement sur la guerrière qui la regardait en marmonnant. La nécromante saisit quelques mots parmis lesquels "envoyée de Grenth...personnalité bienveillante..."

Elle comprit, crédule, que cette personne appréciait sa venue, et s'approcha.

Fuunea, un rictus qui se veut bienveillant sur le visage : Bonsoir. (puis, sentant la tension de la guerrière et du reste de la salle) Je suis ici par hasard. Cet endroit est-il spécialement hostiles aux adeptes de Grenth ?

A chaque pas de la nécromante, qui avançait vers elle, lui fesait battre son coeur de plus en plus fort... elle regretait à présent d'avoir pensé à voix haute, bien que ce qui avait été dit n'aurait pas du etre entendu à l'autre bout de la taverne. Elle se forçait de garder la tête baissée, pour eviter son regard, mais l'inconnue s'adressa malgres tout à elle.

Cintya, deglutissant, levant la tête : Bon ... Bonjour. Non ..non quelle question .... *tousse*

*Pense* : Sophia est une personne des plus agréables, ..... Lorelia de même, mis à part le massacre qu'elle aura causé malgres elle. Elle sont aussi des adeptes de Grenth... apres tout, ... le gardien du havre des pecheurs doit etre une exception ...

La guerriere repris un air sérieux, essayant de mettre de coté des préjugés nourris par son experience.

Débarrassant la chaise voisine de ses affaires : *toussote* Excusez moi, Mademoiselle ... j'ai les idées ailleurs. Prennez place, je vous prie. Chaque nouveau visiteur possede son lot d'aventure à raconter.*s'essaie un sourire et se met en confiance*. Entre autre, quel bon vent vous ammene au Domaine du renouveau Krytien ?

J'ai cru voir entrer la faucheuse; j'ai cru sentir le vent de la mort; j'ai cru que mon sang se glaçait et que mon coeur s'arretait. Mais une pensée me traverse à nouveaux l'esprit. Aurais-je seulement cru ?
Un souffle sombre a éteint la lampe qui m'éclairait et me chauffait. A la place brûle une flamme noire qui m'assombrit et me glace. Je sais qu'il fait chaud, pourtant j'ai froid. Je sais que la flamme éclaire, pourtant je ne peux voir. Je sais que je suis en vie, pourtant je meurs...

Mes yeux se ferment, mon esprit s'assombrit. Pourtant on ne m'a pas blessé, la peste ne m'emportera pas, et je suis loin d'être trop vieux. Mais déjà, un voile noir me couvre. Je ne sais pas si mon coeur bat trop fort ou ne bat pas du tout; je ne sais pas si c'est l'alcool qui me rend trop saoul; je ne sais pas si mon esprit me joue des tours. Serait-ce une illusion, comme celle de l'arlequin ? Ô non, une illusion me ferait peur. Là je suis horrifié...
Serait-ce cette femme que tout le monde regarde ? Serait-ce cette femme qui m'inspire la terreur et la crainte ? Serait-ce cette femme, l'envoyé de Grenth ?

Ses yeux me transpercent l'âme comme une flèche transperce la proie. Sa blanche peau me glace comme la neige glace la douce rose. Son aura me terrifie comme le diable terrifie le mortel. La peur est dérisoire, la terreur n'est plus et l'horreur devient faible. Je ne sais qui elle est, pourtant je l'ai vu plusieurs fois, je l'ai vu dans mes cauchemar...

[EDIT] Pardon si je derange, mais l'oportunité etait enorme. Faites comme ci de rien n'etait ou adaptait...

La nécromante s'assit en souriant de voir la guerrière s'habituer à sa présence.

Fuunea : Je suis donc dans le siège d'une guilde ? Excusez mon ignorance. Avant que l'orage ne commence, je visitais la région. Mais parlez-moi de votre guilde, son nom pique ma curiosité.

Tandis qu'elle prononçait ces mots, la jeune élève de Grenth sentit un être très affecté par l'aura noire qui l'entourait, sans qu'elle ne puisse rien y faire. Elle tourna les yeux vers lui, le dévisagea et reporta son attention sur son interlocutrice.


[hrp : J'avoue être restée sans voix après ton message]

Des gonds grincèrent soudain!
Le bruit semblait provenir d'une pièce située à l'arrière du comptoir, dissimulée à la vue de la clientèle par un astucieux système de volets coulissants.
Des pas. Des pas se firent alors entendre... Quelqu'un remontait ou descendait les marches d'un escalier.
Faisant glisser du bout des doigts l'un des panneaux en bois qui la séparait encore du grand hall, une jeune femme à la chevelure de feu, revêtue d'une élégante robe de velour écarlate, fit son apparition. Tenant enveloppé dans un drap quelque chose de visiblement précieux, elle dirigea ses pas vers la cheminée suralimentée de la taverne, sans un regard pour personne.

Se tenant droite, ses grands yeux bleus rivés sur le foyer, elle paraissait se délecter du spectacle qu'offrait à l'assistance ces flammes à l'appétit gargantuesque. S'agenouillant sur le vaste tapis circulaire en peau faisant face à la cheminée, elle découvrit avec précaution un pan de la couverture...

Une minuscule mais monstrueuse tête de troll en surgit, poussant un grognement rauque anormalement puissant pour une créature de cette taille!

Alexia, l'extirpant de son douillet cocon, et s'empressant de le faire taire en lui assénant gentillement son poing sur la tête : Tais-toi donc, Trolly! Ne fais pas tant de manières, et dégourdis-toi un peu les jambes... *glisse un instant sa main au fond d'une de ses poches, et en sort un foulard, qu'elle noue en bâillon en travers de sa gueule béante* En silence, si possible, d'accord ?

S'émerveillant de le voir exécuter quelques galipettes sur un tapis fabriqué à partir de la peau de quelques uns de ses congénères, elle espérait que la patriarche ne lui fasse pas le reproche d'avoir trompé son ennui en compagnie de sa drôle de petite créature...