Il n'était pas qu'une fois...

... où un certain Maeldras, après un long périple, avait soif et était fatigué de marcher.

"Ahhh je n'en peux plus, il fait chaud, cette route déserte ignore ce que sont les arbres et je n'ai plus rien à boire, pas même de l'eau !"

Et c'est ainsi que je continue de marcher, inlassablement, en quête d'un lieu où l'ombre et la boisson sont monnaie courante.
Au détour d'un pic rocheux, j’aperçois au loin une bâtisse isolée.

"Enfin ! Espérons que cela ne soit pas un mirage ou une quelconque hallucination."

Oubliant la fatigue, je cours à toute allure en direction de cet étrange édifice.
Mon voyage est éternel mais j'ai besoin de me reposer, depuis toujours je ne possède qu'un sac, quelques vêtements, une épée, une flûte et un bâton.
Je vogue au gré des saisons de village en village afin de transmettre aux populations locales mes récits de vadrouille en échange de gîte et couvert.

"Kof ! Kof ! Kof !... je... je dois reprendre mon souffle je... je n'en peux plus..."

Après un court instant de repos, je me retourne et constate que je me suis assis juste devant une entrée.

"Accueil de l'Oeil Croustillant"

L'écriture semble quelque peu effacée par les caprices du temps. La porte quand à elle est de belle facture, les gonds semblent légèrement rouillés, preuve que personne n'est passé par ici récemment.

"Toc ! Toc ! Toc ! Hoé, il y a quelqu'un ?"

Aucune réponse, cependant un bruit m'interpelle, on croirait entendre du monde discuter à l'intérieur.
Je saisis la poignée et tire doucement le battant, un grincement infernal s'en échappe.
Il y a effectivement du monde à l'intérieur et le bruit de la porte fait que toute tentative d'entrée discrète aurait échoué, tout le monde m'observe.
J'ai pourtant l'habitude de ce genre de situation, il n'en reste pas moins que je suis gêné.

"B... bonjour à tous ! Il fait soif, n'est-ce pas ?"

En pleine discussion avec la "tenancière", le noblion, comme l'aime à le surnommer affectueusement la jeune femme à ses cotés, porta machinalement sa main sur le pommeau de son épée.

L'ensemble de la taverne cessa en un instant toute activité qui était la sienne, on aurait cru que le temps venait de se figer à l'entrée de ce curieux personnage vêtue modestement.

Maxyim, donnant un léger coup de coude à la patronne des lieux : Hum, une nouvelle tête, on dirait que c'est pour vous ... *Amusé* Et soyez gentille hein, les caisses de l'établissement ne sont pas au plus haut

La petite pique que venait de lui adresser en toute cordialité son vieux compagnon de route l'eut autrefois empourprée. Mais il n'en demeurait pas moins que la réalité des finances de l'établissement était celle décrite par Maxyim, et que la taverne peinait aujourd'hui à offrir le même standing qu'au temps de la splendeur du Renouveau Krytien.

Signe d'une certaine décrépitude des convenances d'antan, le garçon affecté à la corvée de vaisselle, une sorte de momie ou bien un très grand brûlé, rouspétait jusque dans le hall d'accueil de la clientèle! "Stop faire la plonge!" "Stop me commander, Alexia!"

Ignorant les suppliques de son employé, bravant l'étiquette due à un ancien monarque élonien, elle abandonna le seigneur Ambre à sa position de vigie du comptoir pour aller accueillir le nouvel arrivant, visiblement cuit et desséché par une longue route.


Alexia Ombrepierre, tout sourire, l'invitant à rejoindre une table d'un geste de la main : Soyez le bienvenu à l'Oeil Croustillant, noble voyageur! *note que l'embout d'une flûte dépasse de sa besace* Musicien sans doute, mmm ?

Maeldras reste immobile quelques instants le temps d'imprégner son esprit de ce nouvel environnement.
Parmi les personnes présentes, il note un drôle de bonhomme derrière le bar avec une mine grincheuse.
Un peu plus avant sont assis un homme de noble allure ayant visiblement interrompu sa discussion avec une dame fort bien vêtue et très souriante.

(Quel charmant d'établissement, se dit-il plein d'allégresse)

Notre invité note sur sa droite un porte manteau et prend le loisir d'y déposer le sien avant de finir fondu comme neige au soleil.

"Merci pour votre accueil ! Si vous le permettez je vais aussi me débarrasser de mon sac, sans cela je n'arriverai probablement jamais jusqu'à vous sinon en rampant car je suis exténué.
Mon périple a été en effet plutôt long et la chaleur a presque eu raison de mon corps."

Après avoir lentement posé ses bagages au sol, Maeldras se dirige vers ses hôtes et s'affale lourdement sur une chaise.

"Vous m'excuserez de ne pas me présenter pour l'heure mais j'ai terriblement soif, un grand pichet d'eau ne serait pas pour me déplaire, si vous le voulez bien."

Le guerrier tenta de voir d'ou venait la mauvaise volonté émise par la momie quand au fait d'arrêter de nettoyer la vaisselle.
Son moment de distraction passé, il se concentra sur le nouvel arrivant et nota que le "musicien", si tant est qu'Alexia eut raison de le qualifier en tant que tel, paraissait harassé par son périple.

Maxyim, songeant: Hum de l'eau, je doute que ce soit la spécialité de la maison ...

Maeldras, plutôt surpris par cette réponse, se demande quelle pourrait donc être cette fameuse spécialité.

"A vrai dire, dans la plupart des lieux où j'ai l'habitude de m'arrêter, on me sert rarement autre chose que de l'eau. Cependant, soyez assurés qu'un élixir alcoolisé de votre cru me conviendrait parfaitement."

Le voyageur remarque que l'homme noble et la dame assis à ses coté fixent la flûte dépassant de son sac.

"Pour répondre à votre question madame, je ne suis pas vraiment musicien mais cet instrument m'a été offert par un enfant qui l'a lui même fabriqué. Depuis, je joue des notes lorsque je marche, accompagnant les oiseaux et le vent. Je trouve cela très reposant à la fois pour mon corps et mon esprit."

Maeldras, intimidé, constate que le personnage masqué derrière le comptoir n'a cessé de l'observer depuis son arrivée.

(S'adressant furtivement à ses deux hôtes tout en pointant le bar du menton.)
"Dites moi, sans indiscrétion, qui est donc cet individu étrange ?"

Faisant mine de tousser, elle lui expliqua qu'il s'agissait de la momie du patricien Ikiryo, autrefois souverain d'Elona, avant d'être chassé du pouvoir par une autre momie, celle de Palawa Joko. Après une vie bien remplie de danseur de claquettes sur Istan et de pirate croisant au large du Havre des Pêcheurs, il échoua un beau jour à l'Oeil Croustillant, alors que des villageois lui couraient après. Il obtint l'asile entre ces murs en échange d'un peu d'huile de coude, conclut-elle en plissant discrètement les yeux dans sa direction, pour s'assurer qu'il continuait bien à récurer les plats.

"Stop nettoyer maintenant!", s'écria-t-il soudain.

La caractérielle momie du patricien défit son tablier pour aussitôt enfiler son grand chapeau à bords démesurés.
Il était l'heure pour Ikiryo de faire un break pour s'adonner à sa grande passion : les cartes! Aussi rejoignit-il très vite la table de ses partenaires de jeu habituels, grommelant encore comme quoi il était trop gentil, avant de remporter sa première mise, ce qui le calma momentanément.

Et c'est vrai qu'il était gentil. Alexia lui vouait une véritable tendresse, quand bien même elle eut rarement l'occasion de le lui montrer. Ikiryo avait beau n'avoir jamais été membre du Renouveau Krytien, il n'en était pas moins un habitué des lieux depuis pratiquement aussi loin que Maxyim Ambre.
Se rappelant soudain qu'elle oubliait complètement son invité mort de soif et sans doute aussi de faim, elle alla chercher un pichet de son meilleur rosé, ainsi qu'un bol contenant la spécialité de la maison : quelques petites choses à grignoter de forme sphérique qu'elle conseille toujours de goûter la première fois sans les regarder, pour ne pas se faire démotiver par la première impression visuelle!

Le seigneur Ambre regardait s'agiter la momie du Patricien. Il suivit du regard le parcours des bandellettes jusqu'a sa destination finale, une table de joueurs de cartes chevronnés. Dès les premières donnes, le Patricien retrouva le sourire.

Perdant un instant de vue la silhouette de son amie, le guerrier la vit disparaître derrière une porte menant aux cuisines et à la cave.
Maxyim s'amusa de la politesse du sieur et voulait en savoir plus

Le guerrier, se levant de la table pour s'accouder au bar, jetant un regard complice au nouvel arrivant : Hum vous m'avez donné soif également ... *Se penche sur la surface boisé du comptoir*
*d'un ton plus haut que d'ordinaire pour tenter de se faire entendre* Miss Ombrepierre ?? Je boirais bien quelque chose moi aussi.

C'est avec beaucoup d'attention et non sans étonnement que Maeldras écoute l'histoire de la momie portant le doux nom d'Ikiryo.

"Figurez-vous que je suis véritablement surpris d'entendre une telle aventure, durant mes pérégrinations et lorsque l'on parle de momie, il n'y a que deux possibilités :
La première aussi la plus commune c'est le cas où l'aventurier intrépide en quête de trésors décide d'explorer un tombeau. Il est généralement bien déçu en constatant la salle vide, avec pour seul ornement un tombeau sur lequel est inscrit : Si tu me réveilles, t'es mort. Généralement dans cette circonstance la momie dort paisiblement au fond de sa sépulture."

Après avoir repris son souffle quelques instants.

"Seulement voilà il y a aussi un deuxième cas de figure, toujours avec notre vaillant aventurier désirant être riche. Ce dernier arrivant dans le tombeau manque de faire une crise cardiaque en voyant devant lui une momie qui le menace l'air sévère : Hoooouuu ! Vous avez osé interrompre mon sommeil millénaire ! Soyez maudit à jamais !
Habituellement dans ce cas ce n'est pas la momie que l'on retrouve derrière un bar jusqu'à la fin de ses jours (si toutefois c'est possible) mais plutôt l'aventurier apeuré. Nous avons je pense affaire à la momie victime du syndrome d'hyperactivité, incapable de rester plusieurs siècles sans bouger dans son sarcophage."

L'air songeur tout en observant Ikiryo, amusé.

"Mais je reconnais bien là une momie car outre l'aspect physique, il y a cette légendaire bonne humeur qui émane de lui."

Maeldras est heureux de constater que la dame est allée chercher de quoi se réhydrater.

Fixant le guerrier du regard.

"Ah ! Je vois que je ne suis pas le seul à être assoiffé et j'en suis fort aise. On m'a toujours dit que la boisson est meilleure partagée."

Quelques instants plus tard, un pichet de rosé ainsi que des... sortes de... de biscuits ronds sont servis sur la table.

"Dame, vous avez ma reconnaissance éternelle !"

Le gosier du seigneur Ambre réclamant son lubrifiant, la momie d'Ikiryo, qui connaissait bien les habitudes de la maison, descendit d'elle-même à la cave chercher un tonneau de bière du sommet, qu'elle remonta rapidement en maugréant. "Stop me bousculer dans ma partie!", "Stop me prendre pour une marionnette!"
Le bruit courait depuis quelques temps que Maxyim avait quasiment fait du patricien une sorte d'écuyer bon à tout faire, en échange de dieu sait quels services obscurs...

Pendant ce temps, la tenancière passait le chiffon sur quelques tables fraîchement libérées, tout en gardant un œil -c'est le cas de le dire- sur le bol qu'elle venait de déposer sur la table de celui qu'elle, faute de connaître son nom, appelait déjà "le musicien".
La journée ayant déjà été rude avec cette chaleur accablante, elle s'assit un instant pour reprendre son souffle.

Alexia, ravie, son menton reposant sur ses deux mains placées l'une sur l'autre : Eh bien! Voilà le genre de réaction qui m'encourage à passer du temps en cuisines...

Très fière de la spécialité de la maison, Alexia pensait déjà avoir affaire à un gourmet de haute volée! Car la taverne ne s'appelait pas "L'Oeil Croustillant" par hasard, et sans doute ce voyageur avait-il entendu vanter ici ou là la cuisine de l'enseigne, il est vrai unique au monde...

Aussi, flattée par l'accueil enjoué que celui-ci faisait à son repas, la demoiselle prit sur elle de faciliter sa dégustation en lui présentant, juché sur un pique-olive, l'un des globes oculaires accommodés en salade qu'elle lui avait apportés!

Alexia, faisant tourner le cure-dent entre ses doigts avant de l'incliner en direction d'une sauce spéciale à la tomate : Attendez seulement d'y avoir goûté, vous m'en direz des nouvelles!

Écoutant d'une oreille distraite la momie se plaindre, sans plus attendre Maeldras saisit le pichet et remplit son verre, vidé d'une traite. Puis un deuxième... et un troisième. A en juger par sa mine joyeuse et enfantine, cette boisson aura suffit à faire de lui l'homme le plus heureux au monde.

S'essuyant la bouche d'un revers de main.

"Paaaahhhh ! Délicieux, c'est vraiment délicieux ! Je n'ai jamais goûté un vin aussi bon, foi de voyageur !"

Laissant pendre ses deux bras derrière le dossier du siège, l'air amusé.

"Dites-moi ma bonne dame, qu'est-ce donc que cette friandise avec laquelle vous jonglez? Comprenez que c'est assez troublant car elle ressemble à un œil."

Après avoir réfléchi quelques instants.

"J'y pense, cela aurait-il un lien avec le nom de votre établissement? D'ailleurs à ce propos il me semble avoir déjà entendu parler de ces en-cas pas plus tard qu'hier, dans un village limotrophe. Soyez fière car on en disait le plus grand bien."

L'aventurier se rend alors compte qu'il a réellement faim, cette petite réflexion ayant attisé sa curiosité quand à cette fameuse collation.

"Souffrez, madame, qu'une envie de goûter ces petites choses s'éveille en moi. Puis-je?"

(un peu de couleur ça fait pas de mal tout compte fait )

Gardant celui qu'elle lui avait présenté pour elle, Alexia avança le bol sous les yeux du voyageur pour qu'il puisse se régaler de leur simple vue.
Sa sœur les avait "récoltés" de bon matin sur des chevaucheurs de vent*, et la fraîcheur des en-cas développait un arôme qui ne pouvait manquer d'éveiller l'odorat délicat de son vis-à-vis!

Alexia, coinçant l'œil entre ses dents sans pour autant encore le croquer : Vous m'obligeriez, cher monsieur *sourit, avant de retirer le globe oculaire qui la gêne quelque peu pour parler*
Il s'agit d'une recette que je tiens de ma mère, et que je pense être la seule à connaître. Là où d'autres frapperaient indigemment à votre porte-monnaie pour vous passer le goût de la nouveauté, mes tarifs sont d'autant plus raisonnables que je vous offre la dégustation!
Et tout en vous régalant, vous nous raconterez ce qui vous amène ici, dans cette petite île perdue au large de la Kryte que les dieux préservent encore des assauts des morts-vivants! On raconte que les gens s'ennuient beaucoup en Tyrie, ces derniers temps, et que les désertions se font nombreuses dans les rangs de l'Alliance contre Zhaïtan...

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*

*Se met à son aise*

Maxyim, admirant le savoir faire de la jeune femme quand à la promotion de la spécialité locale, s'adressant au "musicien" : Je suis moi même intrigué par votre venue et ai hâte d'entendre votre histoire.

Maeldras saisit délicatement du bout des doigts un œil, l'observe quelques instants et le jette en direction de sa bouche ouverte.

*Gobe... Crounch... Mâche...Mâche...Mâche*

"Mmmh mais c'est... ma foi un vrai régal ! Qui aurait cru qu'un jour j'allais manger des yeux croustillants, et excellents de surcroît."

Suçant ses doigts tout en reportant son attention sur ses deux hôtes.

"Mon dieu c'est vrai ! Je ne me suis toujours pas présenté, qu'ai-je fait de mes manières ?!? Maeldras, pour vous servir, d'aucuns m'appellent parfois par mon deuxième prénom, à savoir Talwidyon. En général je ne divulgue ce dernier qu'à des personnes de confiance, ce qui semble être tout à fait le cas avec vous."

Fixant le plafond, l'air distant.

"Vous savez, je suis aussi bien un explorateur, qu'un voyageur ou encore un chevalier errant, au final c'est un peu la même chose. Je vais de par le monde à la recherche d'aventures, maniant plutôt bien l'épée j'aide les personnes en danger autant que possible. Mais ma grande passion c'est de recueillir les légendes et contes locaux afin de les véhiculer pour qu'ils restent à jamais gravés dans le cœur des hommes. Certaines histoires sont si belles qu'elle peuvent parfois sauver quelqu'un ayant perdu le goût à la vie. Sinon comme vous le voyez, je ne suis pas vraiment attaché aux biens matériels."

Secouant la bourse pendue à sa ceinture, l'air amusé.

"Votre établissement m'intéresse beaucoup et je sens que je vais y apprendre maintes choses, des pages encore blanches de mon livre ont faim d'encre croustillante, si j'ose dire. De plus je suis fatigué et j'ai besoin de repos. Je ne suis pas riche mais j'ai accumulé une certaine quantité d'argent qui ne m'est d'aucune utilité, je vois que vous êtes loin de rouler sur l'or aussi je tiens à participer pour mon futur séjour, si toutefois vous le voulez bien."

Se redressant sur son siège avec beaucoup d'attention.

"J'ai grande hâte de savoir qui sont les deux personnes bienveillantes avec lesquelles je suis en train de converser. Suite à cela, j'aurai une petite histoire amusante qui ne demande qu'à être contée."

Le guerrier écouta avec attention le début du récit de ce mi-chevalier errant, mi barde et d'un geste de la main invita, la jeune patronne à le devancer dans sa présentation.

Maxyim, signifiant, d'un geste de la main, à la guerrière que toute galanterie n'était pas encore obsolète au sein de la Taverne, invitant Alexia à prendre les devants : *Sourit* Je pense, que vous pouvez débuter chère amie

Son regard amusé passa de Maxyim à Maeldras, qu'elle s'étonna de voir faire assaut d'aussi bonnes manières! Et son "coup de fourchette" volontaire l'avait véritablement ravie!

Il faut dire que la clientèle de la taverne était devenue, avec le temps, celle de tout établissement ne pouvant se permettre de refuser du monde à ses tables ou ses chambres pour survivre. Des coupe-jarrets notoires étaient d'ailleurs présents en ce moment-même non loin de leur table, à ourdir quelque mauvais coup dans une alcôve.
Entourée de mines patibulaires, il n'était pas tous les jours facile de mener sereinement les affaires de la taverne. Aussi se félicitait-elle de la présence éventuellement dissuasive de certaines de ses connaissances.

Alexia, défaisant son tablier pour le poser sur ses genoux : Bon, par où commencer... Allez, faisons simple : je suis Alexia Ombrepierre, et je dirige cet établissement depuis quelques années maintenant avec ma... *elle marque un temps d'arrêt, avant de reprendre* sœur Ophelia.
A l'origine, il s'agissait du quartier général d'une organisation ayant pour but de décapiter le Blanc-Manteau pour, non pas détruire ce dernier, mais lui rendre une conduite saine. Sans doute était-il utopique d'imaginer pouvoir restaurer l'Ordre sur les fondamentaux qui étaient ceux de son fondateur, Saül d'Alessio, la corruption l'ayant gangrené même au plus bas de l'échelle.

Elle se souvint alors de ses propres rêves de grandeur, de cette suite qu'elle avait intérieurement envisagé de donner en cas de réussite dans la restauration d'une nouvelle élite au sein du Manteau.
Ce projet dont elle ne parla jamais véritablement à ceux qui l'avaient autrefois accompagnée, mais qu'il lui arriva de divulguer sans y prendre garde à l'occasion de quelques soirées trop bien arrosées...

Alexia, pensive, revenant à un Maxyim qu'elle fixait désormais d'un regard vitreux, égaré : Vous savez, je... *elle s'interrompt soudainement, retrouvant ses esprits!* Je... Jeudi prochain, il sera nuit de pleine lune, paraît-il! *conclut-elle en inventant n'importe quoi dans l'urgence*

Alexia, tournant la tête l'air de rien vers Maeldras : Maxyim était de l'aventure dès ses débuts, je l'avais rencontré sur les conseils de sa sœur Selena *sourit* Depuis, il m'aide à maintenir un semblant d'ordre ici, lorsqu'il y fait halte entre deux enseignements qu'il aura prodigués à ses élèves.
Mais je le pense mieux à même que moi d'évoquer sa personne!

Maeldras, après avoir écouté attentivement le discours d'Alexia reste surpris du comportement étrange dont elle a fait part à la fin. Cependant, étant lui-même de nature discrète et réservée, il ne préféra pas demander quelle pouvait en être la cause.

(Bah, après tout ça ne me regarde pas, se dit-il en secouant légèrement la tête)

Se lève de son siège pour s'incliner respectueusement en direction d'Alexia.

"Et bien dame Ombrepierre je suis votre débiteur, enchanté de vous connaître !"

Se rasseyant tout en fixant du regard son hôte masculin, pressé d'entendre la suite.

Un instant intrigué par le regard que lui portait son amie, l'enseignant, connaissant son hôtesse de marque ne chercha pas à lui en demander davantage et enchaîna sur les propos d'Alexia.


Maxyim, enchaînant naturellement sur l'idée de l'aubergiste : Oui, vous avez raison, ce sera une nuit éclairée par une *bredouille* lueur complète de cet astre ... C'est d'ailleurs de cette petite fête qui se tiendra pour l'évènement que nous parlions justement avant votre arrivée, Maeldras ...

Maxyim, satisfait de sa vivacité d'esprit quand à la suite à donner, à l'endroit de Maeldras : Pour ma part et pour faire court également dans un premier temps, je suis Maxyim Ambre, seigneur en Ascalon et de manière occasionnelle enseignant de techniques martiales dans une académie militaire.
Alexia vous a pratiquement révélé le reste et notre rencontre est issue d'une *tousse* recommandation *sourit*

Maxyim, portant une coupe à ses lèvres : J'étais, disons *regarde la patronne des lieux avec un air complice et lève son verre en direction de la jeune femme* en recherche d'une ... aventure à vivre ?? Hum non pas vraiment disons plutôt que je recherchais des alliés pour un laps de temps donné *boit une gorgée* et finalement ce laps de temps s'est prolongé *éclate de rire* Pour finalement se transformer en une sincère amitié.
C'est donc tout naturellement que je prends plaisir à venir en ces lieux et dans même temps peut être rendre service en jouant ... Allez, en laissant un peu de coté la modestie je dirais en jouant un rôle dissuasif concernant les trop grands écarts de conduites de certains clients ...  
Sans compter qu'Ikiryo *Hoche la tête en direction de la table ou se joue une partie de carte* me manquerait un peu si je ne passais pas régulièrement *sourit*

Alexia, faisant circuler, en le poussant de son index, le bol d'yeux du voyageur au seigneur : Maxyim a une "double casquette", en somme : instructeur là-bas, et plus ou moins videur bénévole ici *clin d'œil*

Très à son aise au sein de ce triangle, elle oublia pour un temps le service de tables auquel elle se devait pourtant, pour aborder avec ses voisins la question de la dépopulation constatée à travers toute la Tyrie ces derniers mois, et dont les conséquences se faisaient sentir jusque dans les caisses de la taverne. Etait-elle le fait des agissements sournois du dragon logeant au cœur du Pays d'Orr ? D'une fuite par les mers vers d'autres horizons plus hospitaliers, comme les continents d'Eorzéa, Atreïa ou encore Arborea ?

S'étant déjà frottée à Zhaïtan, elle se refusait à envisager la possibilité que ce lézard un peu balourd soit responsable des maux affectant la Tyrie.

Voyant arrivé devant lui le récipient poussé nonchalamment d'une main qui se voulait innocente par son amie, le guerrier savait qu'il ne pouvait esquiver cette attaque. Soit il blesse la patronne dans son amour propre concernant le met numéro un servi dans la Taverne, soit il montre le mauvais exemple en déclinant l'offre et inciterait dès lors quiconque à refuser la spécialité. Coincé, le seigneur Ambre se saisi d'un cure dent

Maxyim, à l'adresse de la jeune femme : Scrontch *croque dans l'oeil* Humm *la bouche pleine* Un régal Alexia ... Merci à *rencontre un arrière gout amer* Je disais *avale péniblement* je disais qu'ils sont encore mieux réussis que la dernière fois ...

Prenant le temps de digérer la masse d'informations s'étant offerte à lui.

"J'ai donc affaire ici à une noble personne, heureux de vous avoir rencontré ! Vous aussi vous semblez apprécier ces mets délicats à leur juste valeur."

Fixant Maxyim du regard, Maeldras se lève et adresse un salut respectueux de la main au seigneur. Il en profite pour se diriger vers son sac afin d'en extraire un ouvrage volumineux à la reliure légèrement usée. Après être resté quelques instants à contempler l'ouvrage avec un air enfantin, preuve de l'attachement dont il lui fait part, le voilà de retour vers ses nouveaux compagnons, ravi.

"Les cieux vous savent gré de la noblesse que vous avez témoignée à mon égard."

Maeldras pose l'ouvrage devant lui sur la table pour mieux se concentrer sur l'interrogation d'Alexia quand à la dépopulation constatée en Tyrie. Ayant beaucoup voyagé dernièrement, il avait sa petite idée sur la question se l'étant déjà posée quelques fois récemment.

"Vous savez, cela fait maintenant quelques années que je vadrouille et j'ai constaté globalement une baisse de moral chez la population au fil tu temps. Zhaïtan en est la cause principale mais il y a aussi une lutte de pouvoir qui s'éternise au Promontoire Divin, un sentiment d'invasion concernant les Asura et des tentions grandissantes entre Charrs et Humains. Tous ces facteurs mis ensemble font que l'espoir brûle à petit feu et beaucoup de personnes fuient par divers moyens à la recherche d'un monde plus vivant, si j'ose dire. En ce moment on voit même se former un ordre de fanatiques, admirateurs de Zhaïtan qui selon eux purgera par son retour le monde des gens faibles."

Laissant reposer sa tête sur une main, songeur.

"Certains appellent cela la crise tandis que pour moi il s'agit d'un exode. Cela ne fait pas de doutes qu'un jour, j'irai aussi découvrir de nouveaux mondes."

Cette perspective lui fit finalement retrouver le sourire.

Le voir extirper de sa besace un ouvrage aussi imposant la stupéfia! Se rendait-il seulement compte des risques qu'il encourrait à s'aventurer sur les routes de la région chargé d'un tel trésor ? Nul doute qu'il devait s'agir-là de son bien le plus précieux...

Toujours est-il qu'il avait abordé le problème de la dépopulation avec sérieux, et portait un regard lucide sur la situation en Tyrie. Visiblement, il n'espérait lui aussi plus grand chose de positif en provenance du continent.
Un peu comme elle, finalement.

La jeune femme s'en alla à son tour chercher un grimoire, en l'occurrence le registre des clients "hôtellerie-restauration".

Alexia, reprenant place entre Maxyim et son hôte : Ainsi donc vous songez à partir, Maeldras ? Nous ne recevons plus grand monde du Promontoire Divin ou de l'Arche du Lion... *avise du doigt certains passages pertinents du registre* Les derniers à être passés se rendaient tous en Eorzéa, par delà les mers. Quelle que soit leur fortune, ils s'imaginent tous y connaître un destin plus clément, être moins sujets à l'ennui ou à la lassitude *elle referme le volume d'un coup sec!* Et à vrai dire, c'est un peu le pas que je m'apprête à franchir moi aussi! J'ai même commencé à me renseigner sur une possible résidence secondaire là-bas.

Maeldras, quelque peu surpris que la tenancière soit prête à abandonner son établissement aussi facilement, se dit que la lassitude avait probablement déjà gagné cette petite île, chose qu'il comprenait aisément.

"Oui je suis décidé à plier bagages pour de bon, je pense le faire même aussitôt mon séjour ici achevé. Je suis triste de ne plus voir de sourires, lassé d'entendre toujours les mêmes choses bien que j'arrive encore parfois à découvrir de nouvelles légendes ou contes locaux. Je pense qu'il serait malsain de continuer de vivre dans un tel environnement."

Fixant son livre, songeur.

"Mon père me disait toujours : C'est à toi de choisir entre pleurer ou rire, autant dire qu'il est déjà fait et implique d'aller voir de nouveaux horizons, avant que la folie ne me ronge petit à petit."

Reportant son regard vers Maxyim.

"Et vous mon bon ami, envisagez-vous la possibilité de partir ?"

Partir ... Le seigneur n'y avait pas vraiment songé, même si il était indéniable que le pays se dépeuplait de manière significative, le guerrier était habitué à ces lieux

Maxyim, prenant une longue et une lente inspiration, à l'endroit de Maeldras : Ma foi tout est possible si on part d'une idée évoquant une possibilité *rit* Mais dans l'immédiat je ne me vois pas bouger. Vous savez *regarde Alexia* j'ai ici certaine habitude, une routine de vie qui me convient bien, j'ai mes amis *cherche du regard la Momie* et c'est comme ma maison et ma famille cette Taverne et ses occupants, j'y suis sincèrement attaché ...

Maxym, se raclant la gorge, répétant le mouvement de tête faisant passer son regard du muscien à son amie C'est bien plus qu'une habitude ...

Le regard de l'homme d'arme se perdit dans le vague et l'espace d'un instant on aurait dit que Maxyim n'était plus là, présent et attentif à ses convives.