La fin d'un rêve, la réalité en face!

Cintya fit irruption dans la taverne, telle une furie, encore vetue de son armure lourde de plate et de son marteau. Couverte de sang, elle monta rapidement les marches sans preter attention au reste de la taverne, qui pourtant avait stoppé toute activité depuis le claquement bruyant de la porte d'entrée...

Une fois dans sa chambre elle ouvrît son armoire, se saisît de son petit coffre en bois sous le bras, et redescendît dans la grande salle. La guerriere lança un regard noir aux convives avant de s'emparer d'une torche de feu fixée sur le mur, et sortir d'un pas pressé de l'etablissement.

Munie de son flambeau de fortune, Cintya passa par l'ecurie et siffla son loup apprivoisé "Symbiose" pour l'inviter a la suivre.

Cintya : Par ici mon pepere, toi, hein tu m'a jamais fait ca ....

La journée allait être longue, mais elle etait determinée a le faire...

Du tribunal pres Ascalon, en passant par les contrées de Beetletun, au havre des pecheurs, Cintya effaca toutes les inscriptions d'amour, inscriptions qu'elle avait laissé a jamais gravées à des endroits sacrés....
Le feu de la torche eu raison de ces promesses eternelles, et plusieurs arbres furent calcinés pendant la journée...

Au crepuscule, la guerriere devenue si solitaire d'un coup, prît place devans le feu du havre des pecheurs. en compagnie de plusieurs personnes et de son loup. Elle salua au passage le necromant, ne sachant quoi lui dire... Elle jeta donc sa torche dans le feu, et quelques instants apres, d'un geste determiné, le petit coffre en bois se retrouva au meme endroit... Cintya ferma les yeux bordés de larmes... toutes les lettres, tous les mots qu'elle avait reçu n'etaient plus qu'un tas de cendre, comme toutes les promesses des mois precedants....

Cintya sanglotant, se tournant vers son animal : Symbiose, il est temps que tu reprennes ta liberté... file mon gros.. file... jamais je ne t'oublierai, toi...

Symbiose hurla une derniere fois, profitant des dernieres caresses de sa maitresse, et reprît son chemin... avant de disparaitre derriere une colline...

Juchée sur un somptueux étalon noir, une fine silhouette encapuchonnée n'avait rien perdu de la scène.
Cela faisait plusieurs heures maintenant qu'elle la suivait, et sa monture ne fut pas de trop pour tenir la cadence imprimée par une Cintya Ertan qui, sur les nerfs, était capable de traverser la moitié de la Tyrie en une après-midi, le tout à pieds! Se dissimulant sciemment à son regard, l'énigmatique cavalière demeurait dans son sillage, quelques dizaines de mètres en retrait. Fixant la guerrière de ses grands yeux couleur azur, aucune émotion ne paraissait transpirer de sa personne. Pourtant, intérieurement, elle en avait elle aussi le coeur déchiré...
Sans doute son encombrant orgueil lui défendait-il en cet instant d'aller la voir pour la prendre dans ses bras et la consoler du mieux qu'elle le pourrait. Après tout, qui pouvait mieux la comprendre ? N'avait-elle pas elle-même espéré en vain des mois durant, pour connaître un dénouement tout aussi brutal ?

Les douze coups de minuit avaient depuis longtemps sonnés lorsqu'elles se retrouvèrent en vue du port de l'Arche. Finalement, il y eut plus de peur que de mal, son amie n'ayant commis aucun geste malheureux qu'elle puisse ultérieurement regretter. Même si ce petit coffret en bois renfermait des souvenirs aux saveurs exquises... Une trace de ces moments délicieux à jamais remisés dans les tréfonds du passé.

Descendant non sans une certaine fébrilité de son cheval, l'aventurière décida de conduire ce dernier au bâteau le plus proche en le tenant par les rênes. Renversant sa capuche en arrière, sa longue chevelure écarlate se répartit de part et d'autre de son cou, telle deux rivières de flammes. Adressant un ultime regard en direction de la volcanique maîtresse d'arme, elle préféra éviter d'emprunter le navire de l'Ordre pour gagner le domaine, le fait de se croiser toutes les deux menaçant de les plonger mutuellement dans un profond embarras.


Il faisait fort vent ce soir-là.
La galère des Krytiens en profita pour ranger les rames et lever l'ancre.
Accoudée au bastingage du second vaisseau, ses mèches rebelles lui fouettaient un visage à l'expression mélancolique.


Alexia, le regard voilé par les réminiscences d'un passé récent : On a coutume de dire que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort... J'espère que tu parviendras à franchir ce cap sans trop en souffrir. Les idées noires risquent de t'assaillir dans les jours qui viennent, et il ne te sera pas toujours facile de résister à leurs sirènes. Si jamais tu sens tes forces t'abandonner, et ressens le besoin de te confier, pense à frapper à la bonne porte. Surtout qu'elle se trouve sur le même palier...

Deux mois de réflexion ... Deux mois de rude labeur sur un bateau a être exploité comme simple matelot ...
Enfin matelot ne serait pas le terme adéquate car le guerrier su très vite imposé le respect forçant même celui du capitaine du navire. La carrure du seigneur Ambre lui permit de se faire très vite engagé comme "videur" a bord de l'embarcation desservant les principaux ports de Tyrie.

Mais ce ne fut pas un poste sans risque ... fréquemment des vagabonds ou des pillard s'embarquaient et refusaient de respecter le bon ordre a bord ... A plusieurs reprises Maxyim dut employer la force et se frotter a des guerriers n'entendant pas respecter la loi du capitaine ... Refusant de tuer, le jeune homme chargé de "débarquer" certains individus se résout a laisser ses armes dans une cabine et c'est a main nu qu'il officiait ... Pendant ces deux mois le corps du jeune homme ne fut pas épargné et on peut encore y voir nombres de cicatrices.

Un guerrier/mercenaire venait de livrer a la justice un groupe de voleurs, son nom était assez connu dans la région et il passait pour être un redoutable chasseur de primes ... redoutable mais amateur de belles femmes et de bon vin ... et c’est sans plus attendre que Knork voulu dépenser sa récompense …

Embarquant a bord du navire, il toisa du regard le seigneur Ambre mais très vite ses yeux furent attires par de très belles formes visiblement plus a son goût, que les muscles et les cicatrices de Maxyim ...

Sans réfléchir il se rua sur cette jeune étudiante élémentaliste et voulu l'emmener dans sa cabine ... Le capitaine fut immédiatement averti des intentions du mercenaire, car la jeune femme se débattait et hurlait si fort qu’il eut fallu être sourd pour ne pas l’entendre …

Capitaine, a l'endroit de Maxyim : Hum je crois que tu as un client ... gâte le moi bien *sourire complice*

Maxyim, las : Encore ... je commence a en avoir marre je vais faire de lui un exemple ...

S'approchant du mercenaire le jeune seigneur lui demanda gentiment de laisser la jeune fille tranquille ...

Knork le sauvage, portant un regard dédaigneux sur le guerrier : Ah ouais ?? Et c'est toi qui va me la faire déposer au sol ?? *rire gras*

Maxyim, se rapprochant a une coudée de Knork : Eh bien, tu vois quelqu'un d'autre ??

Knork, hilare : Non et c'est pour cela que je ris ... Tu as perdu ton épée ?? Veux tu que je te prete un de mes poignards ??

Maxyim, durcissant son regard : Non, et toi aimes tu les bains ??

Le mercenaire fou de rage, lâchant la demoiselle et se ruant sur le guerrier : Tu vas regretter ces paroles, je suis Knork et je vais te montrer pourquoi on m'appelle le sauvage ...

Knork était armé d'un poignard, le mercenaire était sensiblement de même constitution que le seigneur Ambre mais pourtant le combat ne fut pas long ...
Maxyim, esquiva la premiere attaque, bloqua son adversaire avec une main et de l'autre frappa violement sur l'avant bras de son agresseur.

Knork était désarmé et complètement maîtriser, mais voulant faire un exemple le guerrier Ambre montra sa force et dans un gros effort souleva le mercenaire au dessus de sa tête. Faisant quelque pas le guerrier se dirigea vers le bord du bateau mais ne vit pas que Knork sortit un autre poignard ...

Le geste fut vif, Maxyim n'eut pas le temps d'éviter la lame ...
Le mercenaire avait réussi a planter son arme dans l’épaule du jeune guerrier ... s'affaissant légèrement Maxyim lâcha "son paquet". Le mercenaire termina sa chute dans la mer, mais le guerrier arborait une nouvelle blessure …

La jeune femme se précipita vers son « sauveur » et le remerciant de lui avoir sauvé la « mise » la demoiselle s’inquiéta de l’état de son temporaire protecteur …

Jeune élémentaliste, s’accroupissant au cote de Maxyim : Messire, je vous remercie pour votre geste … je suis navrée de voir qu’il vous en aura coûté …

Maxyim, ne laissant pas finir sa phrase a la jeune femme : Ne vous inquiétez pas *se masse l’épaule avec un onguent* ce mercenaire était aussi venimeux qu’un scorpion par ses paroles mais au vu de ses actes et de son courage, il se révéla aussi inoffensif qu’un bébé grawl … *sourit*
Je suppose que si vous achevez vos études et que vous devenez une élémentaliste confirmée, vous ne vous ferez plus jamais assaillir de la sorte … *sourit*

La jeune femme, se relevant : J’y compte bien et c’est grâce a vous, je vous remercie encore une fois *dépose un léger baiser sur la joue du guerrier*

Maxyim, repoussant doucement l’élémentaliste : Allons allons je me devais de le faire …

L’elementaliste d’un air guilleret : Si j’osais je vous demanderais de m’accompagnez lors de notre escale au Havre du pêcheur … vous savez ce n’est pas un endroit très fréquentable pour une frêle jeune fille *grand sourire*

Le seigneur Ambre, embêté : Hum pour cet escale je veux bien …

Le bateau ne tarda pas a accoster dans le port du Havre …

Escortant la jeune étudiante, Maxyim cru reconnaître une silhouette … Mais oui a l’évidence il s’agissait bien là de la blonde guerrière …
Mais quelque chose d’anormal se produisait … Cintya d’habitude si gai, si radieuse était prostrée devant un feu … mais chose encore plus anormale c’est que mademoiselle Ertan se trouvait ici, dans ce lieu de débauche … Tout cela n’augurait rien de bon …

Maxyim remontant a bord du navire, rendit a l’élémentaliste son sourire si illuminé puis pris congé de la jeune femme et s’adressa au capitaine :

Maxyim, se réarmant de son épée et de son bouclier : Messire il va me falloir vous laisser, je sais que la prochaine escale s’approche de l’île des Krytiens … je vous demanderais une faveur … Poursuivez jusqu'à son port !!

Le Capitaine, tapotant l’épaule du guerrier : Je te dois beaucoup matelot … même si je doute que tu sois réellement matelot, car le pont se souvient encore des premiers voyages *mimant le guerrier en train de vomir* *éclate de rire* La renommée de mon transport a grandie grâce a toi … je t’accorderai cette faveur avec beaucoup de plaisir !! Et mon gars … Prends soin de toi !!

Maxyim, gêné : Merci, capitaine … oui *rit* je n’ai jamais fait confiance a cette coquille de noix … Qui sait nos chemins se croiseront peut être encore …

Dépliant la cape qu’il avait laissé au fond de son sac, accrochant la petite chaînette de celle-ci avec beaucoup de soin, Maxyim était fin prêt a débarquer sur le sol de son Ordre …

Serrant une dernière fois la main du capitaine, le guerrier se mit en marche pour rejoindre rapidement la taverne et essayer de comprendre les maux dont souffraient Cintya ...

Ce furent les premières odeurs de fumées qui alertèrent simultanément Ragnar et Sylvelyn.

Le feu !
Dans cette forêt !

Sylvelyn se mit rapidement sur pied et s'équipa à la hâte, puis, suivant le vent d'instinct, remonta la piste odorante au petit trot. Arrivant près d'une clairière, elle s'arrêta net en apercevant une guerrière brandissant une torche et qui s'apprêtait à bouter le feu à un grand conifère.

- Pas les arbres, songea Sylvelyn, tu n'as pas le droit...

Sylvelyn sortit une flèche de son carquois et en plongea la pointe dans le septum d'une flasque à poison accrochée à sa ceinture. Ne voulant pas rater son tir, Sylvelyn prit quelques secondes à lire le vent dans les feuilles des arbres puis, encocha sa flèche, banda son arc lentement et...

- Par les racines de Mélandru !!! Mais c'est Cintya !!!

Sylvelyn retint son tir et planta sa flèche au sol. S'accroupissant, elle observait les traits déformés de Cintya.
Le chagrin était manifeste.
Peut-être pouvait elle l'aider, mais... Sylvelyn ne se sentait pas très à l'aise dans ce rôle... Et puis quelque voix lui disait que ce n'était pas le moment.

Sylvelyn voyait la colère et l'angoisse.
La colère de la guerrière, et l'angoisse de la forêt.
Si la colère finirait par s'éteindre d'elle-même, Sylvelyn sentit bien le danger tout autant que les arbres alentours :
beaucoup de résineux, un sol plutôt sec, si personne n'intervenait maintenant, la forêt entière pouvait disparaître.

Fermant les yeux, Sylvelyn fit appel à ses souvenirs, et, concentrée sur la psalmodie élémentale, exécutait les mots, les soupirs et les gestes.

Un aigle volant dans les environs, cherchant quelque proie, put voir les nuages se concentrer soudain au-dessous de lui, obscurcissant sa vision au point qu'il dut changer de terrain de chasse.

Bientôt, deux serpents montèrent vers le ciel, panaches de vapeurs et volutes de fumée, combattants enlacés.

Cette forêt ci était désormais sauvée du feu. Mais Sylvelyn savait que probablement, d'autres allaient risquer le même sort. Aussi décida-t-elle de suivre Cintya, mais, par respect pour sa douleur, elle le fit de très loin, se contentant de suivre les traces évidentes que la fureur avait scarifiées dans la forêt.

Tylcie trépignait d'impatience, sa vieille amia Alicia ne tarderai plus. Le rendez-vous était fixé en début de soirée sur les côtes pas très loin du pic de kesse. Elle attendait, là ,le coeur battand la chamade à l'idée de revoir son amie d'enfance.

Le crépuscule rougissait l'horizon. Son intention se tourna vers une vague à l'horizon, la nuit était tombée et elle pouvait distinguer le Havre des pêcheurs en face. Un feu éclairait toute la plage ... elle distinguait les ombres des gens au loin sans pour autant les distinguer.

Bientôt ! se dit Tylcie ... sourire aux lèvres.

Puis elle entendit la douce voie des vents lui chuchoter : Quelqu'un de proche souffre ... mais cette personne doit rester seule et affronter son destin ... nous ne t'en parlons qu'à titre informatif ... tu ne doit t'en occuper ... tu sauras ... Une fois de plus les vents seraient énigmatiques, la suite se dessinerai au cours du temps comme à l'accoutumé.

Un soufle d'inquiètude envahie toute l'âme de Tylcie, et si c'était Alicia ! elle n'était toujours pas arrivée. Elle attendit sentant un frisson d'angoisse parcourir le long de son échine. Ah ces maudits vents ... Toujours aussi précis ! se dit elle. Elle n'était plus tranquille, trops d'incertitudes.

C'est à ce moment qu'intervint la voie fluette de Alicia,

Alicia : Bonsoir ma tylcie adorée, comment vas-tu?

Tylcie se retourna un peu pâlotte.

Tylcie reprenant ses esprits, rassurée qu'il ne s'agisse pas d'Alicia. : Euh ... bien ... et toi ?

Alicia : Moi ! Toujours bien, ça n'a pas l'air d'aller fort tu est toute pâle !

Tylcie : Ce n'est rien, rassure toi, juste une sensation étrange ... Ca va s'arranger

Les deux amies entamèrent alors une longue marche sur le bord de mer, elle avait plein de chose se raconter.