Déployé ces jours derniers, un firmware de la
Freebox Revolution -l'affreux monolithe designé par le non moins ignoble Starck- active par défaut un bloqueur de publicités.
Initiative séduisante à première vue, tant la Toile se noie dans les encarts et les fenêtres publicitaires, comme en
témoignait récemment un Maxyim ivre de rage, à deux doigts d'envoyer des petits cercueils à Mark Zuckerberg, le dirigeant de Facebook.
Toutefois, le geste de Free serait moins empli de noblesse qu'il n'y paraît à première vue.
Car le bloqueur aurait été développé pour nuire à une cible en particulier : Google, numéro 1 mondial des moteurs de recherche, mais aussi et surtout de la publicité en ligne, lequel se voit ainsi frappé directement au porte-monnaie.
Au cœur de cette triste affaire de règlements de comptes, le fameux nœud Cogent permettant de faire transiter les flux de part et d'autre de l'Atlantique.
Si certains opérateurs français, comme SFR, ont passé un accord avec Cogent pour profiter d'une priorité de passage par ce nœud, d'autres comme Orange ou Free se refusent à payer pour un trafic transatlantique dont la bande passante se retrouverait grandement engorgée par le visionnage des vidéos Youtube, propriété de Google. En outre, ces opérateurs estiment que la société américaine devrait mettre la main à la poche du fait qu'elle profite de la situation en engrangeant les revenus publicitaires générés par ce trafic.
Depuis hier, on peut constater une levée de bouclier généralisée de la part des acteurs professionnels du Net envers cette décision de Free : celle-ci est dépeinte comme attentatoire à la la liberté et au principe de neutralité du réseau, le FAI l'imposant par défaut à ses abonnés et privant indirectement les services vivant de la publicité de ressources financières.