Quelle claque!!
Un jeu venu de nulle part, français qui plus est, réalisé par un petit studio bordelais du nom d'
Asobo.
Oui, je l'écris en gras, ils le méritent!
Bien que déjà entraperçu il y a deux ans à l'occasion de l'édition 2017 de l'E3, j'étais à mille lieues de me douter que cette équipe regroupait autant de talents, au point d'avoir pratiquement l'allure d'une production Triple A. "Pratiquement", puisque malgré tout, au fil de notre périple, on se rend compte que certaines choses auraient pu être mieux faites (certaines animations faciales, notamment, ou la présence parfois oppressante de murs invisibles), et qu'il a surtout manqué de budget.
A Plague Tale: Innocence, c'est une téléportation réussie en pleine époque médiévale, dans un royaume de France en guerre pour 100 ans contre la perfide Albion. En effet, le Roi d'Angleterre, descendant direct de Philippe le Bel, revendique la couronne française, échue à une branche cadette des Capétiens, celle des Valois. Et donc, les combats font rage un peu partout, notamment à la frontière de la Guyenne (sud-ouest), alors occupée. C'est là que vit une petite famille noble, les de Rune, dont la fille aînée Amicia sera l'héroïne du jeu.
A cet affrontement entre la France et l'Angleterre vient se greffer de manière transversale le pouvoir de l'Eglise, incarnée par son Grand Inquisiteur. Indépendante du pouvoir temporel des Princes, elle agit librement sur le territoire de la Chrétienté, jouissant de ses propres effectifs militaires.
A côté de ce contexte historique passionnant se greffe toute la mythologie ayant trait aux mystères de l'alchimie, celle-ci jouant un rôle majeur tout au long de l'aventure. En fait, c'est le cœur-même du gameplay, comme vous le découvrirez si vous donnez sa chance à ce titre. Sachez, en guise d'anecdote, que la prestigieuse chaîne Youtube
Digital Foundry lui a dédié à une vidéo faisant l'éloge de sa technique ^^
Car oui, Asobo s'y connaît plutôt pas mal question programmation! La qualité de la modélisation des environnements est inouïe compte tenu de la taille de cette structure. On frise plus d'une fois le photo-réalisme, avec par exemple un village frappé par la Peste et les rats plus vrai que nature. Mais pas que, la demeure des de Rune elle-même, en préambule à notre aventure, respecte maladivement son modèle original, du rendu visuel jusqu'à la population qui y déambule. C'est énorme, vraiment. Et pour ne rien gâcher, la direction artistique est absolument sublime, de bout en bout! Le jeu regorge de plans nous faisant pester après l'absence d'un mode photo. Oh! Mais on me chuchote à l'oreille qu'il nous sera proposé rapidement, dans le cadre d'une prochaine mise à jour : p
Excellente nouvelle.
Quant au gameplay, il s'agira pour vous d'apprendre à maîtriser quelques décoctions alchimiques, à même de vous permettre d'échapper aux gardes ou... aux rats! Des rats porteurs de mort, qui fourmillent à l'écran par louches de 500 ou 1000 simultanément! L'affichage d'une telle quantité de rongeurs était d'ailleurs ce qui avait marqué les esprits deux ans plus tôt, lors de l'E3.
On ne s'ennuie pas à manier Amicia de Rune, la manière de la jouer faisant appel à des mécaniques extrêmement variées, voire inattendues.
L'histoire, avec un petit "H" cette fois, se révèle passionnante de bout en bout. Chapitre après chapitre, on veut en savoir plus, on veut comprendre ce qu'il se passe, les motivations de ceux qui nous ont pris en chasse depuis le commencement de l'aventure. Une bonne partie du jeu, j'ai pensé que le traitement réservé à l'Inquisition tenait de la caricature. Mais c'était avant d'assister à une certaine scène ^^'
Les développeurs ont fait appel à des historiens, et ça se voit.
Franchement, le jeu est très fidèle à son époque. Mais je crois vous l'avoir déjà signalé précédemment!
Comptez une quinzaine d'heures pour le finir en ligne droite.
Les musiques médiévales collent bien à l'ambiance. Bon, elles ne sont pas aussi marquantes que le visuel, mais suffisamment dans le ton pour avoir incité Asobo à sortir une OST ^^
Oh, j'allais oublier de vous en parler... J'aurais peut-être même dû ouvrir mon développement en abordant ce thème, celui de la violence: ce jeu ne fait pas dans la dentelle, pas de demi-mesure ni de chichi ici. Nous sommes bien en 1348, dans un contexte particulièrement délicat sur le plan politique. Des morts, vous allez en voir, beaucoup, parfois jusqu'à l'indigestion. Mais ce ne sont pas des morts gratuites, comme vous le verrez. Si cette production avait été un film, il aurait facilement été interdit aux moins de 16 ans.
Vous voilà prévenus!
Bref! J'ai adoré et, si comme moi vous aimer vous imprégner d'une atmosphère moyenâgeuse, A Plague Tale: Innocence est un incontournable, que je ne puis que vous recommander chaudement.
Petit florilège de clichés:
Je termine par quelques panoramas à 360°, réalisés par l'un des artistes du jeu, Olivier Cannone. Affichez-les en plein écran, et faites tourner la caméra autour de vous à votre guise!
https://www.artstation.com/artwork/2x1yxB
https://www.artstation.com/artwork/58bX1J
https://www.artstation.com/artwork/QzNkvE
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