Rébellion dans l'ouest d'Ascalon
Jugé trop faible dans sa réaction à l'égard des charrs suite à la Fournaise, le souverain d'Ascalon vit très vite son pouvoir chahuté par une partie de l'aristocratie, en cela rejointe par une portion non-négligeable de la population. Depuis l'ouverture de cette crise majeure dans le royaume, il ne se passait plus un jour sans qu'un avant-poste royal ne soit attaquée par des éléments rebelles plus ou moins bien organisés.
Jusqu'alors, le pouvoir d'Adelbern ne devait essentiellement son salut qu'au manque de cohésion de ses adversaires, tous les barons ne prenant pas les armes pour les mêmes raisons, raisons parfois trop visiblement guidées par des intérêts et des ambitions personnelles.
La donne changea toutefois il y a peu de temps de cela, par l'arrivée à la tête de la plus influente des ligues rebelles d'une femme disposant de pouvoirs défiant l'imagination, capable disait-on d'anéantir à elle seule une garnison lourdement armée.
Bien décidée sur le plan politique à obtenir l'allégeance des ligues concurrentes, celle que l'on appelait Vrejna s'illustrait régulièrement par de hauts faits d'armes à travers le pays, au premier rang desquels la prise de Rin, ancienne capitale d'Ascalon.
En pleine reconstruction après avoir été presque entièrement détruite par les charrs, la ville, désormais place forte des rebelles, renaissait lentement de ses cendres, aidée en cela par l'installation de nombreux commerces florissants, et d'une poignée d'agriculteurs doués et persévérants. Le montant des taxes, sans pressurer ses contributeurs, permettait à Vrejna et aux siens d'entretenir et recruter une masse toujours plus importante de soldats.
Donnant ses ordres depuis un palais qui fut autrefois celui des rois, Vrejna ne dormait pas, ou si peu. Ses généraux pouvaient se relayer jour et nuit sans que leur chef ne songe un instant à prendre du repos, ce qui prêta le flanc à certaines rumeurs faisant d'elle une créature vivant en marge de l'humanité.
Personnalité complexe, difficile à cerner, d'aucun se risquaient à la définir comme bonne ou mauvaise. Se plaisant à fréquenter assidument les jardins du palais dont il lui arrivait de confectionner en bouquet les superbes roses rouges, la magicienne était parfois décrite comme inhumaine sur le champ de bataille. Frapper fort pour marquer les esprits et impressionner l'adversaire, se justifiait-elle, glaçant d'effroi les plus émiments de ses généraux...